“Courbes” : Les sculptures de Jaildo Marinho en dialogue avec l’architecture et le mobilier d’Alvar Aalto à la maison Louis Carré
La plus nordique des maisons de France, la maison Louis Carré construite par Alvar Aalto, offre une Carte blanche à Jaildo Marinho, artiste du sud, qui investit les lieux avec une vingtaine de sculptures et deux tableaux. Chez ces deux artistes que sept décennies séparent, modernité et indigénéité ne s’excluent jamais, tout comme Alvar Aalto pour la Finlande, les œuvres de Jaildo Marinho puisent leur origine dans les paysages, les arts et les traditions populaires brésiliennes.
La maison Louis Carré invite le sculpteur et peintre franco-brésilien Jaildo Marinho à présenter une sélection d’œuvres en dialogue avec l’architecture et le mobilier d’Alvar Aalto. Toutes les pièces sont investies, de la chambre d’amis fréquentée par Marcel Duchamp, au salon ayant accueilli autrefois les peintures de Fernand Léger ou les sculptures d’Alexandre Calder, jusqu’au jardin. Jaildo Marinho y installe vingt-sept œuvres épurées et prévenantes qui rentrent en interaction avec l’espace architectural et le mobilier qui les entoure, et surtout avec l’humanisme délicat revendiqué par Alvar Aalto.
Ce parallélisme dans l’harmonie se poursuit jusque dans les matériaux : les marbres millénaires, partiellement colorés et polis de Jaildo Marinho, réfléchissent l’espace, les volumes et les matériaux de la maison. Jaildo Marinho abolit la frontière entre l’œuvre et son environnement, créant une unité supérieure donnant à percevoir que l’architecture est de la sculpture et que la sculpture est de l’architecture.
À propos de la maison Louis Carré
La maison Louis Carré est la seule réalisation d’Alvar Aalto en France. Construite entre 1956 et 1959, elle fut conçue à la fois comme un lieu d’habitation, de réception et un écrin pour les œuvres d’art. C’est de surcroit la seule maison construite par Alvar Aalto qui ne contienne encore à ce jour que du mobilier d’origine, conçu par Aalto, des meubles jusqu’aux lampes, les seuls ajouts ici sont les réalisations de Jaildo Marinho.
Louis Carré avait défendu deux générations d’artistes : ses ainés, les maîtres de la modernité de l’entredeux guerres, mais également la deuxième école de Paris. Les similarités morphologiques entre l’œuvre de Jaildo Marinho d’une part et l’architecture d’Alvar Aalto et les collections historiques de Louis Carré d’autre sont nombreuses.
Il faut d’emblée rappeler que l’authenticité de la maison Louis Carré ne repose aucunement sur un espace-temps unifié, elle a été faite pour durer et accueillir toujours de nouvelles œuvres. Celles de Jaildo Marinho y tissent aujourd’hui des liens entre le passé et le présent, et introduisent une complémentarité temporelle et spatiale.
Les sculptures de Jaildo Marinho ont été harmonieusement réparties dans les trois espaces que forment la maison : la partie publique, la partie privée et même dans la partie service. Nous avons cherché avant tout à respecter l’atmosphère de chacun de ces espaces au sein d’une architecture à chaque fois soulignée par des équipements qui lui sont propres. La disposition des œuvres conforte la solennité quasi religieuse du bâtiment d’Alvar Aalto.
Dans cette exposition, Jaildo Marinho renouvelle avec bonheur la question de la fonction de la sculpture dans l’habitat.
Fortuitement, le nom même de la maison porte celui de la forme première de la grammaire plastique de Jaildo Marinho : le carré, duquel Jaildo Marinho tire grâce à la ligne courbe sa deuxième forme circonscrite : le cercle.
Mario Choueiry, commissaire de l’exposition
À propos de Jaildo Marinho
Jaildo Marinho est né le 26 octobre 1970 à Santa Maria da Boa Vista, petite ville située dans l’État du Pernambouc, au Nord-Est du Brésil. Ses dons artistiques précoces le poussent très tôt à travailler dans un Centre d’étude de gemmes et de minéraux de 1982 à 1986, dirigé par le gouvernement du Pernambouc. À 16 ans, il suit pendant trois années le cours du sculpteur Joao Batista Queiroz, à l’Universidade Federal de Pernam-buco : il y apprend la fonderie, les diverses techniques de taille et de modelage.
En 1993, Jaildo Marinho fait le voyage à Paris où il décide de vivre (il acquiert la nationalité française en 2009). Il devient professeur à l’ADAC – Atelier de sculpture et de fonderie d’Art de la Ville de Paris. Ces premières années parisiennes seront marquées par les rencontres décisives d’artistes d’origine Sud-Américaine, installés depuis les années 1950 dans la Capitale française, tels que Jesús Rafael Soto, Carmelo Arden Quin, Narciso Debourg et Cícero Dias.
[Source : communiqué de presse]
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